commentaire du film "Armin"

Cette année au Festival de cinéma européen des Arcs, les films de pays yougoslaves étaient à l'honneur. Ce focus nous a donné l'occasion de visionner le film Armin

Ce film a pour sujet principall les relations entre un père et son fils. 

Armin est le personage éponyme. c'est un jeune garçon qui parle peu et qui joue de l'accordéon. Comme ce jeune homme donne son titre au film, on peut penser qu'il s'agit du personnage principal mais on se rend rapidement compte que son père Ibrahim est également un personnage principal. A partir de là, on peut s'interroger sur qui est le héros de ce film, et même se demander en quoi les personnages sont héroïques. Le père semble être le héros, il se projette à travers son fils, veut réussir là où il a échoué et souhaite surtout le faire sortir de la misère dans laquelle ils vivent. Mais Le père est trop protecteur envers son fils, il prend en main la vie de son fils au détriment des sentiments et des choix du jeune homme, l'étouffe. Lorsque la caméra filme les pas des personnages dans la rue, on voit d'abord les pas du père, puis les pas mal assurés du fils qui le suit. Mais à la fin du film, la caméra filme les pas des deux personnages côte à côte, marchant au même rythme, ce qui montre que les deux personnages ont réussi au final à trouver une relation équilibrée. 

A la fin du film Armin s'envole avec ses propres ailes car il devient enfin un adulte. On le voit dans une des dernières scènes du film : les producteurs du film décident finalement de faire un documentaire sur Arrmin et son père pour montrer leur relation, leur lieu de vie et leurs difficultés aux quotidien. Le père refuse tout de suite le contrat puis décide de laisser choisir son fils qui refuse de son plein gré la proposition malgré le cachet important proposé par la production.

Le film a une structure cyclique et une continuité intéressante. Il commence et se termine au même endroit : dans leur village. Si la première scène du film les montre plein d'espoir d'aller à Belgrade, la capitale, dans le but qu'Armin réussisse son audition, la dernière scène les montre côte à côte, fiers d'avoir été à la capitale mais contents de revenir plus soudés qu'avant. Cet aspect circulaire dans la structure du film permet de voir l'enrichissement non pas matériel mais moral : les deux personnages ont crée un lien père-fils fort par une expérience difficile. 

Il est également intéressant de noter que le fils devient peu à peu un adulte en se construisant par rapport à son père : soit par imitation (la scène où Armin allume une cigarette sur le fauteuil de la chmabre d'hôtel) mais aussi par contradiction (quand son père lui propose une cigarette, il refuse). 

Ce film questionne donc la notion de héros, la question de la vision du monde et de la dénonciation sociale.